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Active Directory : pourquoi le renforcer ? 

Active Directory (AD) est au cœur de l’infrastructure IT de la majorité des organisations. Cet annuaire Windows orchestre l’authentification, la gestion des utilisateurs, des droits et des accès aux ressources. Autant dire que si Active Directory faiblit, ce sont toutes les données, les services et le réseau de l’entreprise qui vacillent. 

Dans mes missions récentes de durcissement de l’Active Directory, j’ai constaté des failles récurrentes : 

  • des opérations mal définies pour les équipes internes, 
  • une absence de hiérarchisation des actions selon la taille ou la maturité du client, 
  • et surtout un manque de visibilité pour les DSI et leurs équipes, faute de reporting structuré. 

Dans ce billet, je vous propose un retour d’expérience : pourquoi le renforcement de l’Active Directory est essentiel, quelles bonnes pratiques appliquer, quelles erreurs éviter, et comment aligner sa démarche sur les recommandations de l’ANSSI pour une protection durable du système d’informations. 

 

Pourquoi renforcer Active Directory ? 

  1. Un enjeu de cybersécurité stratégique

L’ANSSI l’a rappelé : Active Directory est une cible privilégiée des cyberattaques. Une compromission de domaine ou de schéma LDAP peut donner aux attaquants un accès quasi illimité aux données sensibles de l’entreprise. Ne pas sécuriser son Active Directory revient à laisser la porte grande ouverte à des menaces capables de compromettre tout l’environnement Microsoft. 

Des solutions de surveillance 24/7, des politiques de sécurité adaptées et une bonne gestion des objets dans l’annuaire deviennent incontournables pour assurer la protection des systèmes. 

  1. La continuité de service

Une panne ou une corruption d’Active Directory peut paralyser toute l’entreprise : impossibilité d’identification pour les utilisateurs, services métiers bloqués, production ralentie. Renforcer l’Active Directory, c’est garantir la haute disponibilité et la réplication fiable des contrôleurs de domaine afin d’assurer la continuité de service. 

 

  1. La conformité et la confiance

De plus en plus d’audits réglementaires (conformité NIS2, ISO 27001, obligations sectorielles) examinent la gouvernance et la sécurité d’Active Directory. Les partenaires attendent des preuves de protection des données et de bonne gestion des autorisations. La mise en place de politiques de sécurité claires et d’outils de reporting fiables renforce la confiance et la posture globale des organisations. 

 

Les erreurs fréquentes des DSI 

En travaillant sur le terrain, j’ai observé des oublis fréquents : 

  • Mots de passe jamais renouvelés : comptes KRBTGT ou administrateurs laissés en l’état depuis des années. 
  • Scripts oubliés dans SYSVOL, exposant des vulnérabilités. 
  • Segmentation absente : tout le monde administre tout, sans distinction de niveaux. 
  • Pas de visibilité sur les vulnérabilités de l’annuaire. 
  • Mise à jour repoussée : des contrôleurs de domaine Windows encore sous des versions anciennes de Microsoft. 

Ces erreurs proviennent moins d’un manque de compétences que d’une gouvernance insuffisante et de l’absence de services d’infogérance adaptés. 

 

Trois niveaux de renforcement : une approche progressive

En m’appuyant sur le référentiel ANSSI, nous avons défini trois niveaux de renforcement pour l’Active Directory. Chaque DSI peut ainsi calibrer ses actions selon la maturité de son environnement et ses priorités. 

Niveau 1 : les fondamentaux 

Vérification de la cohérence de l’annuaire et correction des incidents. 

  • Inventaire rigoureux des comptes utilisateurs et administrateurs. 
  • Mise à jour régulière des contrôleurs de domaine Windows. 
  • Sécurisation des mots de passe sensibles. 
  • Contrôle des scripts sur SYSVOL. 

👉 Des actions simples mais vitales pour la sécurité et la protection des informations. 

 

Niveau 2 : la sécurisation avancée 

  • Déploiement de LAPS pour gérer les mots de passe locaux. 
  • Renouvellement régulier des comptes sensibles (KRBTGT). 
  • Sécurisation des communications Kerberos/LDAP, désactivation de NTLM. 
  • Organisation des comptes à privilèges dans des unités dédiées. 
  • Application stricte des politiques de renouvellement et de gestion des objets Active Directory. 

👉 Ici, on réduit considérablement les risques d’escalade de privilèges et on renforce l’authentification dans tout l’environnement Microsoft. 

 

Niveau 3 : le niveau stratégique 

  • Mise en place du Tiering administratif (T0, T1, T2). 
  • Journalisation et surveillance continue. 
  • Isolation des serveurs de Tier 0. 
  • Filtrage réseau strict entre les environnements. 
  • Déploiement de RODC pour limiter les risques en sites distants. 
  • Renforcement de l’authentification avec MFA et bastions. 
  • Intégration avec Azure AD et le cloud Microsoft pour une gestion hybride des identités. 

👉 Ce niveau transforme l’Active Directory en une architecture robuste, capable de résister aux menaces modernes. 

 

Conclusion 

Renforcer Active Directory, c’est protéger les informations, garantir la continuité des services, et assurer la conformité des organisations. 

Avec une approche progressive, des outils de reporting fiables et une intégration aux solutions Microsoft Azure et cloud M365 ,vous sécurisez vos domaines, vos utilisateurs, vos ressources et votre réseau face aux menaces actuelles. 

 

 

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Rédigé par

Benjamin Fournier 

Compliance & project manager

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16Sep2025

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